dimanche 29 mai 2016

29 mai Plessis-Luzarches

Senlis-Plessy-Luzarches.
43,2 km selon le GR, mais seulement 16,1 selon le « chemin d'Estelle». Je vais suivre ce chemin. Départ à 8h30. J'emprunte la «rue de Paris» direction SSO et je vois un poteau indicateur : Paris 44 km! Incroyable!
En quittant Senlis, je passe devant un petit centre commercial rue de Brichebay, et j'entre pour acheter du chocolat. La tenancière me demande où je vais; j'explique. Puis elle me dit : ce n'est pas pour les femmes, alors (parce qu'on suit longtemps des chemins en forêt); je lui répond, en faisant des gestes de judoka, si! avec un peu de judo, ça ira.  Elle sourit
et m'offre une bouteille d'eau qui vient du frigo. Je ne la prends pas, parce que j'ai déjà tout ce qu'il faut et que je ne veux pas me charger davantage. Elle me souhaite bon voyage en me caressant le bras affectueusement. Rencontre chaleureuse...ça ne m'étonnerait pas si elle était nord-africaine, avec cette chaleur et cette simplicité qu'ils ont...
Une grande partie du trajet d'aujourd'hui s'est effectuée dans la forêt de Chantilly. J'ai croisé beaucoup de cyclistes et de joggers, et croisé par deux fois une piste de galop, qu'on conseille aux marcheurs de traverser avec prudence, car les chevaux y sont lancés à du 65 km/h. J'ai seulement traversé deux villages : Coye-la-forêt et Bellefontaine, plus un détour par Plessis-Luzarches pour le gite (que j'ai bien failli rater, parce que je n'avais pas réservé... (A demain la suite!)
...et que la patronne recevait sa famille. Finalement, elle a sans doute eu pitié de moi et m'a dit d'aller au club de golf de Bellefontaine en attendant jusqu'à 5 h30, le temps pour elle d'aller reconduire sa famille à la gare et de préparer la chambre.
Au club de golf, il y avait beaucoup de monde  car c'était la clôture de trois journées portes ouvertes,  qui se terminaient par un tournoi, avec remise de coupes pour différentes catégories. J'ai bu une bière, en essayant de la faire durer le plus possible (2h), et de rédiger quelque chose, tout en faisant effort pour ne pas m'assoupir. Le gîte est un peu cher , (75 € pour la nuit et le petit déjeuner). Nous sommes sans doute trop près de Paris. Si les clients de ce gîte sont du genre de ceux que j'ai rencontrés hier au golf, c'est donné.
Selon l'itinéraire du GR, je suis à 52 km de la tour Saint Jacques, 32 selon le chemin d'Estelle.

samedi 28 mai 2016

28 mai Senlis

La forêt de Compiègne (je suppose que c'est elle) m'a laissé un cadeau: une tique dans le mollet. Heureusement, je l'ai remarquée et mon expérience des «djiques» au Congo m'a bien servi pour l'enlever délicatement avec une aiguille (j'en prends toujours une avec moi, par habitude).
Déjeuner à 7h, mais je suis prêt depuis 6h. J.e continue à chercher la meilleure place pour chaque chose. Par exemple le Nouveau Testament doit revenir dans la poche du dessus, pour être plus accessible (bien que jusqu'ici je ne l'aie pas  employé beaucoup). En fait je reste attaché à ce magnifique chant: «la première en chemin». Avant de partir j'ai recopié les 7 strophes sur un papier, que j'ai plastifié et qui est toujours dans ma poche. C'est une méditation sur 7 mystères du Rosaire : l'Annonciation, la Visitation, Cana, Marie au pied de la croix, sa confiance le samedi saint, la Pentecôte, l'Assomption. La mélodie est belle, facile, les mots choisis sont à la fois poétiques et directement inspirés de l'évangile. 
(j'ai sommeil, je continuerai demain)
(le lendemain) :
En quittant Verberie, je passe en-dessous d'un viaduc impressionnant destiné au passage des trains. Pendant le temps d'approche et d'éloignement, j'ai compté pas moins de 7 TGV et deux trains ordinaires. On peut reconnaître un TGV au bruit qu'il fait: semblable à celui d'un avion.
J'apprends la supériorité du synthétique sur le coton (pour un marcheur) : c'est qu'il sèche plus vite. On ne peut pas emporter une essoreuse avec soi. Je n'en ai trouvé une que dans le gîte jacquaire de Compiègne. Eux connaissent les difficultés du marcheur, qui n'a que peu de temps pour faire sécher son linge. Et quand il n'y a ni essoreuse ni radiateur qui fonctionne, il ne reste plus qu'une solution: attendre qu'il soit à moitié sec et dormir avec. Au début c'est un peu froid, mais c'est efficace.
Le trajet du 28 mai, de Verberie à Senlis, compte 24 km, mais on peut facilement en ajouter deux avec toutes les fois où j'ai dû rebrousser chemin. Cependant, avant de dire que le balisage est mal fait, je dois me demander si j'ai été attentif à voir les signes et à les interpréter. Le trajet était presque tout entier a travers la grande forêt domaniale d'Halatte, et traversait les villages de Rhuis (les demoiselles de Rhuis, grands menhirs dressés dans la campagne), Roberval (le village du mathématicien et physicien Gilles Personne (1602-1675) l'inventeur de la «balance Roberval») Il a changé son nom pour prendre celui de son village. Puis le chemin grimpe dans la forêt pour arriver au mont Pagnotte, fait un détour par Fleurines pour arriver à Senlis. Mais la rencontre d'un couple de marcheurs dans la forêt (au numéro 203 du guide GR 655 : Bruxelles, Paris, Tours, Saint-Jean-Pied-de-Port) m'a permis d'éviter le détour par Fleurines et de longer le haras de Plessis-Chamant.

J'ai oublié de dire que j'ai vu une biche dans la forêt, en montant le m ont Pagnotte.

Je suis donc arrivé d'assez bonne heure à Senlis, trouvé facilement le syndicat d'initiative (ici: Office du tourisme). On m'a donné un plan de la ville et envoyé chez les clarisses («jumelées» avec celles de Malonne). Très acceuillantes, à 15 minutes du centre de la vieille ville. Après la douche, et avoir fait tremper mon linge, je suis parti au «Franprix» faire quelques courses pour le repas du soir et pour le lendemain. Puis, l'instant magique, j'ai trouvé un café dans le vieux Senlis, et savouré une Afflighem en regardant à la terrasse l'animation du vendredi soir. La vieille ville est très animée, on s'y sent  bien; cela sent bon la douceur de vivre.

Les clarisses aussi sont très sympathiques et accueillantes. J'ai vu leur jardin envahi par des familles avec de jeunes enfants. Il y a une dame qui accompagne sa fille dans sa retraite de profession de foi. Elle lui explique le credo, à partir d'un livre du cardinal Vingt-Trois. Elle a fait la même chose pour chacun de ses quatre enfants; elles passent un week-end ensemble, elles discutent, elle écoute sa fille et essaie de répondre à ses questions. Nous avons soupé ensemble.

vendredi 27 mai 2016

27 mai 12e jour Verberie

Dans le beau gîte de Compiègne, il y a environ 10 lits. Je partageais le gîte avec un couple de Hollandais de Haarlem qui vont à Compostelle en vélo. Après le repas du soir, que madame avait préparé (nouilles et lentilles) et qu'ils m'ont invité à partager avec eux (avec un verre de vin), j'ai tout de suite été dormir. Très bonne nuit, mais comme d'habitude, je suis matinal.  (interruption pour aller manger une pizza avant que ce ne soit fermé)
Voilà, c'est fait. Donc je me suis réveillé à 4 heures du matin, mais pas moyen de bouger, pour ne pas réveiller mes amis. J'ai donc essayé de me rendormir (ce que je ne fais jamais) et j'ai pu allonger jusqu'à 6h...Après j'ai commencé tout doucement à faire des choses qui ne font pas de bruit, comme étudier le parcours de la journée, replier mon sac de couchage. Mais comme ils ne se sont réveillés que vers 7h30, je n'ai pu partir que vers 8h. J'ai donc appris quelque chose d'important : quelle que soit ma fatigue, il faut impérativement que je fasse mon sac le soir. Ainsi, je peux me lever et partir. Un des responsables du gite m'a parlé du «chemin d'Estelle», entre Saint-Quentin et Paris. Il privilégie les chemins directs, mais il faudrait étudier davantage les étapes (les possibilités de logements pas trop chers)  parce que, tel
quel, le guide semble indiquer des étapes trop longues. Je pourrais peut-être les faire, mais je préfère ménager la monture, comme je ne suis encore qu'au début du périple. 8h30 : départ; je vais d'abord me poster sur le trottoir juste à côté du café Saint Lazare, pour avoir la wifi, envoyer le billet du jour et regarder mes mails. Compiègne me laisse une impression de grandeur «royale», de largesse (bus  gratuits), de beauté majestueuse: immense forêt, bien quadrillée, où tous les carrefours sont indiqués par un poteau  qui donne le nom du carrefour (carrefour de la Hideuse, par exemple). Le matin, au départ, je traverse des ronds-points et des carrefours qui sont d'immenses espaces verts, régulièrement tondus (aujourd'hui encore, je vois partout des tondeuses en action). C'est beau, majestueux. Le «Rond royal» est...royal. Au numéro 182 du guide GR, je lis : s'engager à droite dans le chemin de Godot pour entamer la longue traversée (12 km) de la forêt domaniale de Compiègne...Atteindre le «Carrefour des Rossignols» (les oiseaux chantent; en bruit de fond : les voitures - en sourdine). Je suis bien dans mes chaussures toutes neuves; la boue ne me fait plus peur. Au gîte de Compiègne, je laisse mon gobelet en plastique et une boîte en plastique. Pas de place, et puis je n'ai pas employé mon gobelet depuis 10 jours; il est donc inutile. Quant à la boite, elle peut être remplacée avantageusement par un sachet en plastique.
Le ciel est bleu, presque sans nuages. Les gens que je rencontre, que ce soit en forêt, sur la route ou dans les villes et les villages, s'arrêtent pour m'indiquer le chemin. Il fait chaud (28 degrés à 3h; 21 degrés à 19h). Je mets mes bottines 2h, et mes sandales 1h, pour familiariser mes pieds avec mes chaussures nouvelles. Je trouve que c'est un bon système. A 2h12, j'arrive au café de Béthisy-Saint-Pierre. Jamais café ne s'est fait plus attendre. Il se trouve tout au bout du village. Quand j'y arrive, la TV est allumée sur les courses. Un jeune homme est scotché à la TV. Je bois une bière et un coca. J'achète une orangeade que je mets dans ma bouteille d'eau. J'arrive à Verberie vers 17h. Pas d'autre logement que l'Hôtel d'Aramont (54€ la nuit...mais ce n'est pas beaucoup plus que la chambre d'hôte de Bohain). Tant pis (ou tant mieux). Je vais souper d'une pizza «norvégienne» pour 9,50€.
Ouf! C'est fini, je vais dormir. A demain!

jeudi 26 mai 2016

26 mai Compiègne

Saint-Crépin-aux-Bois à Compiègne (14,5 km) Comme je suis en avance sur mon programme, je décide de m'arrêter un peu à Compiègne, pas tellement pour visiter (bien que j'aie un peu marché dans la ville), mais surtout pour acheter des bottines de marche, pour plus de confort. Je me rends compte que des sandales ne suffisent pas, étant donné surtout la faiblesse de ma cheville droite. Il y a ici à Compiègne un gîte jacquaire au 37bis de la rue Saint-Lazare. L'office du tourisme m'a donné le code. J'ai déposé mon sac; j'étais seul à ce moment. J'ai pris le bus (gratuit dans la ville) et je suis parti à Décathlon. De retour, je prends une douche (bien chaude), entre temps, le responsable du gîte arrive avec son épouse. Très sympathiques...puis un 3e. Un couple de cyclistes hollandais arrive. Entretemps je vais au café du coin, le Saint Lazare (il est dans la rue Saint Lazare, comme le gîte) pour envoyer mon «papier» de la journée. Il me semble que dans les cafés français, la TV est branchée en permanence sur les courses de chevaux et les paris. Les gens font leurs paris.  La marche du matin: à 8h du matin, le soleil est déjà bien haut dans le ciel et réchauffe. J'emprunte la route forestière des Princes, qui longe le pied du mont des singes. Magnifique forêt, calme, les oiseaux chantent...Je venais à peine d'écrire ceci que je commence à entendre le bruit d'une machine. En approchant, le bruit s'amplifie et devient vacarme assourdissant. Une énorme machine débite des troncs en chapelure et une forte pompe foulante envoie cette. chapelure dans un énorme camion. Il faut bien entretenir les accottements des routes et se chauffer en hiver. Cela n'empêche pas les oiseaux de chanter...un peu plus loin ! J'envoie ce message tant que j'ai du réseau. Je rentre au gîte et trouve le couple hollandais (de Haarlem) en train de souper. Ils m'invitent à partager leur repas, et un verre de vin...

25 mai Saint-Crépin-aux-Bois

Parti à 8h de Pont-l'Évêque, j'arrive vers 17h à Saint-Crépin-aux-Bois, soit 25,3 km.
Récapitulatif des dix premiers jours de marche: 260 km (moyenne de 26km/jour) Le  coucou me suit depuis la Belgique. Il m'encourage dans les moments difficiles: coucou! C'est moi! Comme ce matin dans la forêt domaniale d'Ourscamp-Carlepont. Je n'ai jamais vu de ma vie pire chemin: une véritable mer de boue. J'ai compris après, en regardant la carte : le chemin s'enfonce dans la forêt et longe l'Oise. De plus, de tous côtés, ce ne sont que lacs, étendues d'eau et marécages...
Sur une distance d'un km environ j'ai pataugé dans la boue en sandales et chaussettes...Je me disais que je devrai éviter à l'avenir les chemins de forêt et suivre les routes carrossables. Mais ce n'est pas vrai,  car j'ai eu après, et jusqu'à la fin, de très beaux chemins de bois. J'ai douté du bien-fondé de ma décision de faire tout le trajet en sandales. J'ai même pensé acheter des bottines...mais je ne pense pas que je devrai le faire.
Entre Tracy-le-Val et Tracy-le-Mont, je découvre tout un parcours explicatif, avec textes et photos d'époque, sur les combats qui ont eu lieu ici en 1914-1918 et à Ham, j'ai croisé un cimetière militaire, avec croix blanches pour les Anglais et noires pour les Allemands. 
Je m'arrête à Tracy-le-Mont pour boire une bière, au café «Le Tracy» (il fallait y penser) et je demande si, par hasard, ils n'auraient pas le tampon de l'endroit. La patronne répond: vous avez de la chance, je viens de le recevoir aujourd'hui. Vous l'inaugurez. Arrivé au gîte de Saint-Crepin-aux-Bois, je le trouve fermée, mais bientôt une camionnette blanche se pointe, et deux ouvriers en descendent : ils logent ici pour une certaine durée; ils ont un contrat de location. La propriétaire habite à une heure de route d'ici, mais ils me donnent son numéro de téléphone. Je peux loger dans la «grange» : c'est une ancienne grange transformée en «chambre haute», avec 4 lits, douche, sanitaires, coin toilette, chauffage, un évier pour la vaisselle, avec savon de vaisselle. La dame demande 25 € pour la nuit.

mardi 24 mai 2016

24 mai Pont-l'Évêque (Oise)

D'abord un petit mot pour Bernadette (Jacquet): pour écrire un commentaire dans le blog..tu ouvres le blog, tu vois sur la barre de titre un crayon et un oeil. Tu appuies sur l'oeil et une version web apparaît. Tu verras après le message un endroit pour le commentaire. Je pense que pour écrire, tu dois appuyer sur le crayon, et pour publier, tu appuies sur «OK», puis sur la flèche en haut à droite. Bonne chance!
Aujourd'hui j'ai marché de Tugny-et-Pont à Pont-l'Évêque (l'évêque en question serait St Éloi, le grand argentier du roi Dagobert, qui lui aurait fait remarquer qu'il mis sa culotte à l'envers); soit 36,4 km...J'ai peut-être un peu exagéré, mais je voulais trouver une table d'hôtes accueillante; ce n'est pas toujours facile de choisir entre trop court et trop long...Départ de Tugny à 8h; marche rapide par temps frais et sec. Je traverse les villages de Dury, Pithon, Ham (on quitte l'Aisne pour entrer dans la Somme), Golancourt,   Bertrancourt, où l'on m'avait signalé Mr et Mme Vermeersch, qui accueillent des pèlerins. Ils ont été éducateurs d'enfants du juge pendant 40 ans!  Ils habitent 161 rue Principale 60640 Berlancourt. tel 03 44 43 05 23. J'arrive chez eux vers une heure. Il est trop tôt pour l'étape; je vais leur demander s'ils connaissent une adresse dans les environs de Noyon. Quand j'approche de la maison, Mme sort sur le pas de sa porte et m'invite à entrer. Ils sont à table. Ils téléphonent à vousPont-l'Évêque (Mr et Mme Langlet...!) : il y a de la place...mais c'est à 17,8 km. J'en ai déjà fait 18,6...Tant pis, on essaiera. Ils m'invitent à partager leurs repas. La maman de Mme est là aussi parce qu'elle vient de subir une opération au canal carpien et sa fille n'a pas voulu qu'elle reste seule. Elle a 96 ans et on ne les lui donnerait pas du tout...Elle est spitante, vive. Elle habite Compiègne. Elle me dit: ici c'est la maison du  bon Dieu. Après le diner, je ne m'attarde pas, car la route sera longue: Guiscard (silos), Crisolles, Noyon (où j'arrive à la sortie des classes) et Pont-l'Évêque, où j'arrive vers 17h, soit 10h de route. En passant à Guiscard, une fenêtre s'ouvre et une dame m'interpelle : «vous êtes pèlerin?...Pouvez-vous venir témoigner aux enfants du catéchisme?  » Oui, mais 5 minutes; j'ai encore une longue route...la dame me fait entrer dans une petite salle où une dizaine d'enfants, garçons et filles, se préparent à la communion. Je leur parle de Compostelle, qu'ils ne connaissent pas, du sens du pèlerinage, des motivations diverses...puis je continue ma route.
Je me perds dans un chemin très peu balisé et très herbeux ( on voit à peine le tracé du chemin). Puis je retombe sur une départementale que je décide de suivre, malgré les camions. Il le faut bien si je ne veux pas arriver trop tard au rendez-vous. Arrivé à bon port,  bonne douche bien chaude, petite sieste; le repas du soir est servi à 7h15.Nous sommes 4 à partager le repas: un couple suisse qui voyage avec leur bateau et qui voulait aller au restaurant. Mais ils sont tous les deux fermés le même jour...et un cycliste flamand de Westerloo, qui fait St Jacques en vélo, pour accomplir un voeu.  Sa fille avait accouché de jumeaux et la naissance avait été difficile. Il avait fait le voeu d'aller à Compostelle si tout se passait bien. Il avait fait 160 km aujourd'hui, mais il avait le vent en poupe, disait-il.
Je reviens sur le gite de Tugny. On peut le voir sur You tube au nom «Refuge du pèlerin» ou sur le blog: «refuge de la pierre à béni»
...

23 mai Tugny-et-Pont

Avant de quitter Fontaine-Notre-Dame, Mimi m'a conduit chez ses parents, qui exploitent une grosse ferme dans le village. Tasse de café, on taille une bavette ..Puis il faut bien se décider à quitter ce nid douillet, pour affronter la marche solitaire et le léger crachin du matin.
Je coupe par les départementales pour rejoindre au plus vite Saint-Quentin, en passant par Homblières, Harly et Saint-Quentin. J'achète une bande Velpeau pour tenir la cheville, et elle fera des miracles: j'ai fait 31 km sans problème, et je suis très bien ce soir, sans douleur précise, si ce n'est la fatigue. En me dirigeant vers la mairie de Saint-Quentin, je croise le regard d'un homme d'environ mon âge qui porte un sac à dos. Il traverse la rue et parvient à ma hauteur: (toujours la même impression d'être guidé) «ça fait encore beaucoup de km!» me dit-il, et nous entamons une conversation. Il a fait Saint Jacques, bien sûr! Je lui demande où se trouve l'Office du tourisme et il m'y conduit. Là, on me met le tampon sur la crédenciale et on me signale un gîte à 17km, chez Mr Jean-Marc Noblesse, 2 rue du Pont 02640 Tugny-et-Pont. J'y arrive vers 4h, après une marche sous une pluie intermittente. Un gîte magnifique...Le propriétaire m'attendait. Il m'offre un verre de bière et m'explique la «philosophie» de la maison. C'est un homme singulier: à la fois artiste (sculpteur), philosophe, mystique (chercheur de sens)...Il demande 27 € pour la nuit et le petit déjeuner. On sent qu'il s'est consacré à l'accueil des pèlerins. Il y a aussi une banque alimentaire, avec tout ce qu'il faut pour un repas; une cuisine, de la vaisselle,
une télévision et des films en DVD ...bref, c'est plus qu'un gite, c'est une maison et vous y êtes chez vous. Cela vaut vraiment la peine de faire connaître sa maison ; son  gîte s'appelle «le guide du pèlerin». Après une journée grise et pluvieuse, le soleil éclate dans la soirée et me permet de prendre des photos.

dimanche 22 mai 2016

22 mai Fontaine-Notre-Dame

Journée de pluie, étape assez courte, pour arriver à Fontaine-Notre-Dame, où le papa d'Adeline est cultivateur et maire du village. Pour ceux qui ne la connaissent pas. Adeline est l'épouse de mon neveu Nathanaël GÉNICOT. C'est donc une étape «en famille», si l'on peut dire. De Bohain à Fontaine, en passant par Fresnoy-le Grand et Fonsomme, il y a environ 16 km. Il a beaucoup plu la nuit, et la pluie a continué, lentement, jusque vers 13h, puis il s'est mis à pleuvoir des cordes. Heureusement, je venais d'arriver chez Nicole et «Mimi» (c'est le nom familier de Mr Langlet, le papa d'Adeline)
Accueil chaleureux. Ils m'attendaient le soir, mais Nicole réchauffe en vitesse quelques pommes de terre rissolées délicieuses, avec deux tranches de jambon, un morceau de tarte à la rhubarbe et une tasse de café. Je ne suis plus le même homme...
Nicole est partie chez sa soeur chercher une bande Velpeau, pour serrer ma cheville. Cela ne vient pas du fait de marcher en sandales (le pied gauche n'a rien), mais d'une vieille entorse qui se rappelle à moi. Peut-être ai-je été imprudent lors de l'étape d'Erquelinnes (la 2e - 31km), je ne sais...Je ne pensais plus à cette ancienne fragilité.
Je viens de recevoir le code wifi, je vous envoie le texte du jour.

samedi 21 mai 2016

21 mai Bohain en Vermandois

Belle journée, ensoleillée, à tel point que j'ai jugé bon de mettre mon grand chapeau à larges  bords, qui protège si bien du soleil, et qui résiste au grand vent (les bords alors battent des ailes comme un oiseau, mais il ne s'envole pas). Le matin, j'ai pu me brancher sur la wifi et envoyer les messages qui étaient restés dans la machine, en attente de cette brise légère qui leur aurait permis de partir. C'est donc fait. Et ici, dans une des chambres d'hôtes «à la maison de Papidan», à Bohain en Vermandois, c'est déjà prévu: en arrivant, vous trouverez sur la table le code wifi. C'est vraiment une merveille, qui vous relie au monde entier. Ce 6e jour de marche me relie du Cateau à Bohain, soit 22,6 km. J'y vais molo, pour ménager ma cheville droite qui fait des siennes, mais que je soigne, et qui va mieux ce soir. Parti donc vers 8h de la maison de maître Faugeroux, lesté d'un pique-nique préparé par son épouse, et qui s'avérera délicieux, d'une bouteille de jus de pomme, d'un yaourt, d'une lampe led légère et puissante, et revigoré par une bonne nuit, je m'élance pour cette étape qui me fera passer par les villages de Saint-Bénin, Saint-Souplet, Saint-Martin-Rivière, Molain, Vaux-Andigny et Bohain en Vermandois. Mais avant cela, à la sortie de la ville, un homme arrêté au volant de sa voiture, attend que j'arrive à sa hauteur, puis il m'interpelle : vous allez à Saint-Jacques? depuis où? en une fois? C'est bien! À 11h, à Saint-Martin-Rivière, je quitte le Nord pour le département de l'Aisne. En faisant halte pour le casse-croûte, je vois le dizainier attaché à mon sac, avec l'image de ND de Guadalupe, qui me rappelle Willy et l'Amérique latine; du même coup, je vois la pierre que Francine m'a donnée pour aller la déposer au pied d'une croix pas loin de Santiago. Sur cette croix, les noms de tous ceux et celles avec qui nous avons partagé les richesses de la Parole de Dieu chez Michel Fondu. À 12h30,  bière à Vaux-Andigny. Je suis à 10 km de l'étape...Je trouve facilement la maison de Papy (comme l'appellent Michel et Marie-Françoise), prends une douche, mange le pique-nique préparé au Cateau, et regarde mes mails, après avoir téléphoné à Nicole pour la prévenir de mon arrivée demain. Et puis je me mets à rédiger mon blog, ce qui me prend pas mal de temps car le clavier est minuscule...Bonne nuit!

vendredi 20 mai 2016

20 mai Cateau-Cambrésis

Parti de Maroilles à 8h, je perds quelque temps à chercher mon chemin. Heureusement d'ailleurs, parce que je passe devant une boulangerie, j'achète un croissant et je vais le manger (le paradis) dans un café avec un «café allongé». Ce qui m'amène petit à petit à 9h et me permet de trouver la pharmacie ouverte. J'achète «Addax» pour les crevasses. À la mairie de LANDRECIES (jumelêe avec Manage), tampon sur la crédenciale. On me souhaite bon voyage, ainsi qu'au café où quelqu'un me dit qu'il connaît Manage, qu'il y a été, et il me demande si le carnaval  continue encore.
À l'arrivée à Cateau-Cambrésis, à l'entrée de la ville, je passe devant une grande surface:  «l'éléphant bleu» et je me dirige vers la réserve de «caddies» pour retirer ma cape. Quelqu'un vient à moitié et me demande où je vais et il ajoute : si vous ne trouvez rien, venez chez moi, à Cateau, derrière la statue du maréchal MORTIER. Je le vois comme un ange venu du ciel et je trouve la statue du maréchal et la maison de maître Jean-Marie Faugeroux, car il est avocat. En l'attendant, je vais boire une bière au café d'en face. Je n'ai pas fini le verre que je le vois sortir de sa maison et traverser la rue. Il me fera visiter la belle église qui jouxte sa maison. C'est la répétition pour les communions de dimanche prochain. Je prends une douche. Son épouse me demande si je n'ai rien à laver et nous partageons un délicieux repas le soir (après être passés à la cure pour mettre le tampon).
La santé est bonne; les pieds se comportent bien, malgré le traitement que je leur fait subir. Paysages plats, calme et tranquillité, présence discrète de Dieu...rencontres inattendues et désir de continuer, si Dieu le veut! Mon guide GR se remet lentement de ses émotions, après avoir été sous la pluie hier. Les coins des pages sont tout écornés...À demain!

19 mai Maroilles

Parti de Beaufort à 6h15. Beau temps, un peu frais. À 7h, le soleil paraît. 7h20 : Éclaibes. Je passe devant une inscription « chambre d'hôtes» qui  n'est pas répertoriée dans le guide GR. C'est juste sur le chemin. Les pâturages et les champs sont séparés par des haies.  Je n'ai pas d'ampoules, mais ce sont les talons qui trinquent. (début de crevasses). À part ça, TVB. Les villages traversés: Éclaibes, Bachant, Aymeries et Maroilles (terminus), soit 29,8 km.
J'ai fait un trajet aussi long, parce que j'espérais avoir un gîte à Maroilles, comme indiqué dans le guide. Je téléphone...pas de réponse. Heureusement, comme j'entre dans l'église ouverte, quelqu'un, que je prends pour le prêtre, me demande, en me voyant: «Saint Jacques?» et il me met le tampon de la paroisse et m'emmène chez une dame qui a la clé de la salle paroissiale, Jeanine Vallier, qui habite dans l'enceinte de l'école. Elle m'invite à venir souper chez elle, après m'avoir offert un verre de bière. Elle me dit de mettre le chauffage, ce qui vient bien à point. Pas de douche ni de wifi. Après le repas, fromage de Maroilles, bien sûr, mais jeune, que je trouve excellent. A 18h, messe par l'abbé LIN, un prêtre malgache qui réside à Landrecies. Demain : Cateau-Cambrésis (20,7 km)

18 mai Beaufort

Pas de réseau. J'emploie les données mobiles. Pour faire bref, je suis à Beaufort. Environ 23 km...J'ai bien failli  passer la nuit dehors. Une conseillère communale m'a trouvé une place dans une salle communale. C'est une ancienne directrice d'école primaire. Je suis en toute grande forme...davantage demain. Je vais dormir..
Je reprends la narration depuis le matin, maintenant que j'ai du réseau. Avant de quitter Erquelinnes, j'attends 8h, l'ouverture de la Procure, pour avoir le tampon de l'école. Celui-là, j'y tenais! Je rencontre l'organiste de Rouveroy, qui connaît bien l'abbé Bryan. Sur le chemin de halage de la Sambre (véritable autoroute pour les cyclistes du Nord-Picardie), je rencontre un cycliste de  Charleroi (78 ans). On passe sans transition d'Erquelinnes à Jeumont. Le temps est frais, venteux, couvert, avec menace de pluie. Vers 10h30, le soleil perce les nuages. Casse-croûte sur le chemin de halage, à la «Halte des Portes des Marpiniaux» (Marpent). Je traverse  Boussois, «Ville d'Accueil et d'Amitié», RECQUIGNES et Maubeuge. À 13h, je suis aux remparts de la ville.
Comme je le disais au début, je ne trouve pas de place pour dormir à Beaufort, ni la mairie, ni l'église, fermées, ni les granges, trop pleines. J'avise un abribus, où je pense passer la nuit, mais le temps est frais et à la pluie, et l'abribus trop ouvert...Je pense retourner à Maubeuge avec le dernier bus, à 19h43, et  c'est alors que quelqu'un m'indique la maison d'une conseillère  communale, qui me trouvera une place dans le «préfab» (préfabriqué), une vaste salle avec lavabo et sanitaires, qui ne sert plus que pour des « vins d'honneur».

mardi 17 mai 2016

17 mai : Erquelinnes

ÏHier, je n'ai pas réussi à me brancher sur le blog. En  bref, la première journée s'est bien passée. Partis à trois après la messe, Luc nous a laissés à Piéton, suite à un appel  de son fils, qui le sollicitait pour un coup de main. Cyprien est arrivé à Leernes avec moi.
Nous avons pris un verre au café «Le Relais», sur la place de l'église et Monique est arrivée. Souper de fête avec François, qui n'habite pas loin.
Le lendemain (donc aujourd'hui), Monique me ramène à Leernes. Départ 8h30.'''
Je  voulais arriver à Erquelinne, pour demander l'hospitalité aux Frères, parce Papa y avait été élève dans les années 30. Aussi, j'ai fait une marche forcée de 31 km. Mais il n'y a plus de frères ni d'internes. Par chance, j'ai rencontré le directeur, qui m'a donné le nom d'un monsieur très accueillant : monsieur Michiels. En route, j'ai rencontré Jean Deglume et son épouse Paulette, qui faisaient une balade à vélo. Je termine en vous disant que jusqu'ici, tout va bien. À demain.