jeudi 30 juin 2016

30 juin Lilaire chez Hugues

46° étape : le Barp - Lilaire (environ 29 km)
Le matin, assez frais. Nous partons à 7h. Marche sans problème mais semble longue parce que grands espaces et routes toutes droites, à travers des forêts de pin, à perte de vue et des fougères. La 2° photo précède en fait la première : c'est le lever du soleil, au départ du Barp. Quand nous arrivons au gîte (c'est une des maisons de notre hôte, dans le petit village landais de Lilaire. Notre hôte est un homme encore jeune. Il court le marathon. Il va assez bien à l'étranger pour des missions de 15  jours. Quand nous sommes arrivés, il n'était pas là. J'ai téléphoné. Il m'a demandé si j'étais prêtre (c'est sans doute Elisa qui le lui a dit) et il m'a décrit l'endroit où il cachait les clés et m'a dit de faire comme chez moi. Il est arrivé 1h plus tard. Cette maison est un paradis, avec piscine, pas de voisins sinon les animaux (cerfs,...). Il fait très chaud maintenant. Quelques photos..du gîte et des choses vues en chemin : l'église St Pierre, de Mons (malheureusement fermée), un serpent écrasé sur la route,...En réponse à Thérèse qui me demande une photo de moi au repos, en voici deux, au bord de la piscine

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29 juin le Barp chez Elisa Vigne

45° étape : Gradignan - le Barp
On nous avait dit que le chemin d'aujourd'hui serait long et difficile (en ce sens qu'il n'y avait aucun point de ravitaillement, ni possibilité de s'approvisionner en eau), qu'il fallait partir avec 3 litres d'eau. Nous sommes partis à 6h du matin, et finalement ça s'est déroulé sans problème. Le temps était relativement beau, pas trop chaud. Nous sommes arrivés vers 13h. Nous avons pris un verre de bière et mangé le casse-croûte que nous avions préparé, au bar du coin tenu par un français d'origine portugaise.  Le trajet de Gradignan au Barp était de 26,5 km, à travers la forêt landaise. Les chemins tout droits pendant des km. Après la douche, le temps est incertain. Pleuvra-t-il ou pas? Elisa, notre hôtesse, est une dame atypique, qui reste belle malgré son âge. Elle vit dans une propriété où des anciennes granges ont été transformées en petits bungalow. Elle adore les chevaux, elle est pratiquement née à cheval, comme elle dit, parce que son père avait des chevaux.  Elle est toute cassée, dit-elle, parce qu'elle a fait de nombreuses chutes. Elle a vécu son enfance en Algérie, avant l'indépendance, et elle a beaucoup voyagé. Ancienne hôtesse de l'air d'Air Algérie, elle a une formation en philosophie, et les pièces de sa maison sont pleines de photos de chevaux et de revues de philosophie. Elle a été disciple de Lanza del Vasto, et a vécu dans une de ses communautés à Jérusalem. Quand nous sommes arrivés, nous avons rencontré sa fille, qui nous a indiqué le chemin à suivre pour rencontrer sa mère. Nous ne savions pas que c'était sa fille. Elle est tatouée sur la tête et sur les bras. Nous sommes nombreux ce soir à loger chez elle : Michèle et moi, les deux américains (dont l'un des deux est somnambule et a fait une crise la nuit passée dans le gîte de Gradignan, que nous avons partagé avec eux) et Robin, un jeune français qui est parti de Bordeaux il y a deux jours, n'a rien préparé, a réussi à passer la première nuit dehors, et à se perdre aujourd'hui.
Photo d'Elisa et photo de Michèle avec Elisa, la forêt landaise, le domaine Chevalier. qui a des bouteilles à 100 €..Le soir, avant d'aller dîner dans une pizzeria (excellente pizza, avec une pâte croustillante et pas trop épaisse). Les clients envoyés par Elisa reçoivent un verre de rosé gratuitement... Avant d'aller manger, nous avons discuté philosophie avec Elisa : elle est taraudée par la question du mal : d'où vient le mal? Souvent, des individus ou des couples, après avoir été accueillis pendant leur route de St Jacques, se font à leur tour hospitaliers. C'est un beau nom, qui veut dire qu'un accueil chaleureux guérit, restaure (encore un mot à double sens)

mardi 28 juin 2016

28 juin Gradignan halte jacquaire

Mardi; 44° étape (17,3 km) Visite de la ville de Bordeaux. Très belle ville. Partis à 7h du gîte du Bouscat (banlieue nord de Bordeaux, à-côté du cimetière), nous prenons tout notre temps pour traverser la ville, prendre un verre, visiter les églises, flâner dans les vieilles rues, traverser les places, grandes ou petites, avec un miroir d'eau ou une brocante, tailler une bavette avec une joggeuse de Guyane, qui voudrait aller à Compostelle avant de quitter la France, se laisser apostropher par un automobiliste qui nous dépasse au pas d'homme, et nous dit: «c'est tout droit et vous arrivez en Espagne» (et en plus c'est vrai, parce que la rue allait dans la direction plein sud)...vestiges du palais Gallien, rond-point du pèlerin. Deux jeunes américains sont arrivés au gîte; ils viennent du Colorado, où habite le frère de Michèle. Autres photos : le pèlerin qui se repose; photo de notre gîte, le prieuré de Cayac.

lundi 27 juin 2016

26 juin Lamarque Carmen Sanchez

42° étape : St-Aubin-de-Blaye - Lamarque (environ 22,5 km).
Hier, en ouvrant la fenêtre de ma chambre, le matin, c'est le parfum de la lavande qui se présentait. Un plant de lavande est planté dans le jardin, juste sous ma fenêtre.
La maîtresse de maison nous sert le petit déjeuner dès 6h30. Nous quittons St-Aubin-de-Blaye à 7h. Soleil et temps doux : idéal pour la marche. Petit arrêt d'une demi heure pour boire un double café, mais il ressemble plutôt à un café allongé. On sent l'air du sud. On approche aussi du large. À Etauliers, on vendait des huîtres. La région est plate, très légèrement vallonnée. Des vignes à perte de vue. Nous suivons la piste cyclable entre Étauliers et Blaye (12,5 km). Nous arrivons à Blaye vers 12h, trop tard pour le bateau Transgironde, qui traverse l'estuaire de la Gironde, entre Blaye et Lamarque. Il faut attendre 15h. Nous prenons un verre, puis nous allons pique-niquer près de l'embarcadère, où il y a des tables et de l' ombre. Quelques photos : l'embarcadère, la ville, les remparts, la piste cyclable, toute droite le long des vignes. On commence à voir des maisons avec «barza», des bambous un peu moins chétifs...
A 15h, nous prenons le bateau. Traversée d'une demi-heure (photo) Après avoir traversé le village et cherché un peu (en tournant en rond), nous découvrons la merveille de notre voyage : le couple Christian et Carmen.
Tous deux descendants d'Espagnols immigrés, ils sont nés dans une des îles de l'estuaire de la Gironde. Enfance rude mais heureuse. Lui devient (petit) patron pêcheur. Il travaille avec un matelot, qui fut longtemps sa femme. Il raconte que plus tard il a pris un matelot, mais qu'aucun de ses matelots ne peut être comparé à sa femme. Il raconte avec un humour et une gouaille inimitable sa première rencontre avec Carmen. Ils ont fêté leurs 50 ans de mariage. Il a 77 ans. Il est athée, mais profondément attaché à des valeurs qui le font  vivre. Pour lui, c'est la vie qui est la valeur suprême.  Couple éminemment sympathique. D'habitude, c'est Christian qui cuisine pour les pèlerins, mais comme il   vient d'être opéré du genou (on lui a mis tout un nouveau genou), ce sera sa femme. Il raconte avec humour que, depuis 8 ,jours, on ne trouve plus dans le Livre d'or des phrases comme : «merci, Christian, pour le délicieux repas...» Il est athée, Carmen est, comme il dit «une grenouille de bénitier», et, après plus de 50 ans de mariage, toujours aussi amoureux. Carmen est toujours belle, dit-il...nous avons longuement bavardé le soir, (ou plutôt nous l'écoutions raconter son enfance, comment les îles de la Gironde se sont peuplées puis dépeuplées. Repas de roi : poulet, choux de Bruxelles (j'adore!), fèves, puis salade et fromage. En apéritif un Pineau de Bretagne, et du vin du pays pendant le repas. Après le repas, un café. Les deux dernières photos sont des photos de leur maison. Il y a quand même des braves gens sur la terre, et ça n'a rien à voir avec la religion. C'est plutôt, il me semble, un amour de la vie, un amour de l'homme, une générosité devant la vie.
Christian nous propose de nous conduire jusqu'à Arsac (17 km) ce qui ramènera notre marche à 19 km. C'est la plus longue étape. J'espère ainsi, aujourd'hui ou demain, résoudre le problème réseau qui m'empêche d'avoir accès à internet.

25 juin St-Aubin-de Blaye chambre d'hôtes

41° étape : St-Dizant-du-Bois - St-Aubin-de-Blaye (20,2 km)
Courte étape, à trois. Nous arrivons sur l'heure de midi. Nous dînons sur un banc, à l'ombre d'un arbre, près d'une fontaine. Il n'y a rien dans le village, même pas un bar. Le seul commerce ouvert est une boulangerie. J'achète un sandwich au jambon-fromage. Je n'en mange que la moitié. Puis nous allons trouver notre hôtesse. Charmant accueil. Après la douche et les formalités habituelles (quelques indications de la maîtresse de maison, règlement du prix de la chambre, tampon sur la crédenciale), nous avons tout le loisir de faire une lessive, qui sèche assez vite sur les fils tendus dans le jardin, grâce à un soleil très généreux. Le reste de la journée se passe en farniente, bavardages, repos. C'est tout drôle de se trouver à ne rien faire, mais ça fait du bien. Quelques photos : 1. Ciel bleu et chaleur. 2. À St-Aubin-de-Blaye, on est enterré pratiquement dans les vignes. 3. Nous quittons la Charente maritime 4. pour entrer dans la Gironde. 5. Les grappes de raisin se forment.6. Le carrefour des pèlerins à Pons