mercredi 1 juin 2016

1er juin Arpajon

Je vous envoie ce mot depuis la maison de Mr et Mme Ruthy (famille d'accueil). J'ai trouvé leur numéro de téléphone dans le guide Lepère. Mr Ruthy est d'origine alsacienne, né en 1932 comme son épouse. Il est ingénieur en énergie nucléaire, pensionné depuis 1993. Ils ont six enfants. Monsieur est venu me chercher à l'église; nous sommes passés au presbytère pour mettre le tampon. Mais commençons par le commencement. Aujourd'hui trajet de Massy à Arpajon : 25,5 km. La journée a été magnifique, en comparaison des deux précédentes : pas de pluie! J'ai quitté Massy avec joie, dès 6h20, tant l'accueil était triste. Je suis parti aussi le coeur tranquille, car je savais où j'allais dormir le soir. C'est bien bête de passer à côté de tant de rencontres avec de braves gens, simplement faute d'avoir réservé. Il faut compter sur la Providence, mais aussi l'aider. Il faut travailler à deux.
Les avions passent continuellement au-dessus de ma tête. Ils décollent d'Orly, aéroport au sud de Paris. Massy est à la hauteur d'Orly, tandis qu'au nord de Paris, les avions décollaient de Charles de Gaule. À Champlan, la rivière a débordé de son lit, suite aux pluies des derniers jours. Elle suit la route, avec un fort courant, sur 300 m environ, puis la quitte en retrouvant son lit, sur la gauche. Trois agents de la commune sont présents et constatent. Je leur demande : quelle profondeur? L'un d'eux me répond en faisant un geste des deux mains : ça (environ 20 cm). Je lui fait signe que j'y vais. Allez-y! me fait-il...pas de danger. J'avance lentement, pour ne pas trop éclabousser mon pantalon, et après environ 300 m, la route remonte...Je suis passé. Les voitures, par contre, font demi-tour. Je trouve cinq ou six voitures qui me voient arriver, et font demi-tour. Plus loin, à Monthléry, arrêt dans un bar où la serveuse est sympathique. Nous parlons un peu et elle me demande si elle peut montrer une icône du Christ, que j'avais reçue chez les clarisses de Senlis, à un client attablé au comptoir, «car il est très croyant», me dit-elle. C'est un africain, ou quelqu'un des Antilles. J'avance bien; il est 10h30, et j'ai fait 16 km, soit du 4 de moyenne. Un peu plus tard, je dois marcher quelque temps (un, deux ou trois km ?) - cela me semble interminable - le long d'une route où les voitures se suivent les unes les autres. C'est une route qui mène à la R20 et c'est sans doute l'heure de pointe. Pas de place pour marcher à côté. Je dois marcher à la lisière du champ. L'herbe est mouillée et le sol inégal,  ce qui ralentit fortement la marche. J'ai l'impression que cela dure une éternité...À La Ville du Bois, j'entre à la Mairie pour mettre le tampon. C'est une Martiniquaise qui me reçoit. Juste à l'entrée de Montlhéry, j'avise un établissement qui a pour nom «O'Bistro» et je m'en approche. C'est en fait un restaurant, mais la patronne - encore une métisse, mais très claire - me dit : je peux quand même vous servir un café, asseyez-vous. Au moment de partir, je veux payer, mais elle ne veut pas. Et puis, plus loin, le geste de cette jeune fille qui me laisse une bouteille de coca pour un euro, alors que le prix était de 1,20€. En fait, j'avais beaucoup de monnaie, qui pesait, et je voulais l'éliminer. Mais le compte n'y était pas. Je sors alors un billet pour payer, et elle n'a pas voulu. Elle m'a dit que c'était bon comme ça. J'arrive vers 1h à Arpajon, mon étape de ce jour. Je m'arrête à l'église Saint Clément, et m'assieds, en écoutant la belle musique qui rend ce lieu magique : la langue des anges. Je n'en reviens pas d'être au sud de Paris. La journée a été magnifique : pas de pluie du tout, et surtout un peu de soleil. Mes hôtes reçoivent beaucoup de pèlerins : demain une québécoise. Vers 17h, le curé togolais de l'endroit vient faire une petite visite, avec un diacre qui sera ordonné dimanche. C'est une vocation tardive : il a 53 ans. Le soir, mes hôtes m'invitent à partager avec eux le repas du soir.

2 commentaires:

  1. Hola pélerin,content que tout se soit bien passé dans Paris.N'oublie pas,tjs aller à la mairie/office du tourisme et demander un logement.Courage pour les jours suivants.La pluie du matin n'arrête pas le pélerin.Bueno camino Cyprien

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  2. Pensée du jour. Les vrais regards d'amour sont ceux qui nous espèrent. (Paul Baudiquey)

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